A320 hérétique a écrit:Dans un simu, en jouant avec les accélérations, il s'agit d'abuser le cerveau, au travers des mécanismes internes de l'oreille, qui mixent les informations position et vitesse/accélération (je crois que c'est vitesse, pas certain), et qui vont te faire croire que tu es debout, alors que tu es allongé (dans le noir, ...)
Michel
Ce fameux sujet des accélérations ressenties dans les simus full motion...
C'est vrai que l'on parle souvent de "tromper le cerveau", mais en fait une bonne motion plateforme devrait faire l'inverse, c'est à dire ne pas trop le tromper.
C'est justement quand le cerveau se sent trompé que ça ne va plus (vertiges, nausées...)
Le problème c'est que l'on se débrouille pour savoir comment on est positionné dans l'espace grâce à deux gros systèmes: un système de capteurs en temps réel (on parle toujours de l'oreille interne, mais c'est un parmi tant d'autres), et une base de donnée (notre mémoire).
On ne doit pas tromper nos capteurs, mais plutôt réussir à faire coller notre base de donnée avec une sensation. Et à ce moment là, même si la sensation est très faible, la base de donnée peut prendre le dessus.
Un exemple typique: Il y a dans certains parcs d'attraction des chutes dans des ascenseur. Vous êtes dans un faux ascenseur qui va descendre de quelques mètres à peine, il y a un écran devant vous qui fait défiler les images d'une longue chute de plusieurs secondes. Avec une bonne synchro, vous avez l'impression de tomber de 100m pendant 10 seconde, alors que vous ne bougez plus.
La petite descente de quelques mètres a suffit à synchroniser vos capteurs (qui sentent bien des g négatifs, même si c'est très faible et très court) avec votre base de donnée (parce que vous savez que si le paysage défile, vous êtes en train de tomber). A ce moment là, le cerveau n'écoute plus vraiment ses capteurs (qui pourtant devraient lui dire que l'ascenseur n'est descendu que pendant 1 seconde à peine et c'est arrêté), il continue sur le visuel et l'appel à la mémoire.
Donc pas vraiment de tromperie sur le capteurs de position, mais plutôt l'utilisation du visuel et donc l'appel à notre mémoire.
Tout ça pour dire que ce qui me semble primordial dans une motion plateform, ça n'est pas vraiment ses capacités mécaniques (gros débattements etc...), mais plutôt la perfection du software et de la synchronisation "amorce de sensation" -> visuel.
Si c'est au bon moment, dans le bon sens, le cerveau ne se sentira pas trompé, et ça marchera, sans avoir besoin de gros mouvements au niveau de la plateforme.
Pour la petite histoire des "capteurs": On parle effectivement le plus souvent de l'oreille interne qui est un des capteurs de notre position dans l'espace (mais c'est loin d'être le seul).
Mais toute notre proprioception, tout notre système de posture et d'équilibre intervient. Cervicales, muscles occulo-moteurs, voûte plantaire etc...même l'articulation de la mâchoire est importante!
En gros si vous voulez que votre simu 6DOF fonctionne bien, faut commencer par aller chez l'opthalmo, le dentiste et l'osteo...
