JacquesZ a écrit:Niveau 600, quasiment le double du Bus' , cet avion est magique

!
Est-ce que la procédure imposait que les pilotes portent le masque à oxygène au dessus d'un certain niveau, ou au moins un des deux?
Parce qu'en cas de dépressurisation au FL 600 et de descente d'urgence le temps de conscience utile doit être du genre 7 à 8 secondes...
Ça c’est une bonne question qu’on m’avait déjà posé sur un autre forum.
En cas de grosse dépressurisation, à l’altitude de croisière (très haut donc) et à Mach2, tout le monde y serait resté dans les secondes qui auraient suivi, et même avec un masque à oxygène porté sur la face.
En effet c’est comme pour un avion de chasse, sans combinaison stratosphérique portée, le sang a quasi les conditions pour passer en ébullition.
Les pilotes n’auraient même pas le temps d’initier une descente.
Sans aller jusqu’à ce scénario catastrophe, Concorde est certifié pour faire face à la perte de 2 hublots passagers, les systèmes de conditionnement d’air arriveront encore à fournir ou laissent un minimum de temps pour initier une descente.
Tout devant, la verrière dispose de 3 épaisseurs de verre, et juste derrière le pare-brise de 4 épaisseurs de verre.
Je connais un pilote Concorde qui m’a rapporté avoir vécu un début de délamination verrière à haute altitude, je peux t’assurer que l’équipage n’a pas perdu de temps pour ralentir et descendre.
Une fois l’avion posé la verrière avait retrouvé son aspect initial, plus de trace de délamination, bien évidement la partie défectueuse a été changée, car à Mach2 le défaut serait revenu immédiatement.
Même sans parler de dépressurisation, la perte d’une seule couche de verre de la verrière, qui a toutes les chances de finir dans la dérive, ça ne va pas du tout le faire à Mach2.
Il y a tout une palanquée de défis techniques posés qu’il a fallu résoudre pour faire voler Concorde avec un minimum de sécurité, ça me passionne d’étudier tout ça, ça se retrouve souvent sur d'autres avions civils ou de chasse.
Les lisses sur un fuselage Concorde sont plus serrées par exemple, comparativement à un liner classique, ça aussi c’est lié à la sécurisation en cas de dépressurisation, pour ne pas perdre un gros bout...
François