de concorde fan » Mer 7 Déc 2016 14:00
Pas mal, effectivement on peut ajouter ce bon argument comme bonne réponse même si ce n’est pas celle que j’attendais.
Je clos ce quiz en vous donnant la réponse que j’attendais.
Je reprends le discours précédent sur le fait que le train sorte par un basculement arrière, car c’est un argument de probabilité qui joue en sa faveur pour la certification et la sécurité, vous verrez avec ce qui suit.
En effet sur Concorde on a voulu que pour l’atterrisseur avant la probabilité, sur le fait qu’il ne sorte pas soit proche de l’inenvisageable, d’ailleurs on préfère qu’il ne rentre pas si anomalie il devait y avoir, pour la sortie suivante.
Pour sécuriser la sortie il y a un circuit hydraulique normal, un secours et un mode ultime secours mécanique, c’est de lui que je vais reparler mais en allant un peu plus loin.
Pour le mode mécanique on libère des butées, (il y a des protections à ce mode car sortir un train avant à mach2, ça serait possible volontairement, mais l’avion serait évidemment désintégré dans la foulée…) par le poids du train, les trappes suivent, et comme il descend vers l’arrière le vent relatif fait le reste jusqu’au verrouillage sans aucune difficulté, on s’arrange même pour ralentir le processus tellement c’est efficace, on dit d’ailleurs qu’avec 4 mètres dehors à pendouiller c’est hélas aussi un formidable aérofrein…
Bien tout ça on en a déjà plus ou moins parlé, mais pourquoi c’est franchement capital sur un Concorde le fait que l’atterrisseur avant sorte ?
En cas de panne de descente des trains principaux (parce que les concernant les statisticiens n’ont pas été aussi catégoriques que pour celui de devant car la mécanique est bien plus complexe et en plus il y en a 2, on a donc considéré qu’il fallait envisager l’hypothèse de se poser un jour sans ceux-ci dehors ou du moins d’étudier sérieusement la question…)
Donc voilà maintenant où se pose le gros problème pour Concorde : on part d’une piste recouverte de mousse, l’avion est allégé au maximum, le but n’est pas de refaire voler l’avion après car il sera probablement irréparable une fois son atterrissage ultime ou crash piloté effectué, mais bien de sauver un maximum de personnes à bord.
Bref, à l’atterrissage un Concorde, toujours très cabré, a sa partie la plus basse du fuselage avant qui culmine à plus de 11 mètres de haut.
Sans trains principaux sortis et si l’on pose d’abord sur les tuyères (notez que c’est déjà arrivé…), puis les nacelles, il a toutes les chances pour que dans la foulée le nez ne retombe si violement que la partie avant du fuselage sera sectionnée en deux, ce plongeon avant prendra de l’inertie, tombant alors d’encore bien plus haut, puisqu’il manquera les 4,5 mètres du train avant, si celui-ci n’est pas sorti.
Les premiers concernés par le choc d’une extrême violence seront l’équipage à l’avant qui pourtant et logiquement sont les plus à même de « piloter » l’avion sur ce qu’on peut encore tenter sur le contrôle de la trajectoire, et si possible avec des liaisons vers les commandes de vol encore présentes ou non sectionnées par le choc.
Avec le train avant sorti, il va possiblement s’effacer (c’est même assez certain), abimer le fuselage, mais faire fusible sur un posé ultra violent de l’avant, puis qu’il mesure 4,5 mètres, c’est toujours ça de gagné.
En terme de sécurité on a jugé que c’était obligatoire que le train avant s’escamote et sorte dans ce sens parce qu’il fallait absolument qu’il sorte surtout et qu’il fallait mettre toutes chances de son côté, ce choix coulait donc de source.
François